Reproduction à l’Aquarium La Rochelle

Les équipes biologie et technique de l’Aquarium travaillent depuis des dizaines d’années à la reproduction des poissons. Les succès visibles du public cachent en coulisse un travail au long court.

Quels sont les défis à relever pour mener à bien la reproduction de ces espèces sous-marines ?

1. Réunir les conditions nécessaires à la ponte

Le bien-être des animaux présents à l’Aquarium est l’un des facteurs qui anime le quotidien des biologistes et soigneurs-plongeurs. L’épanouissement des animaux présents dans les 82 écosystèmes favorise leur capacité à se reproduire.

Il faut donc que leur santé soit parfaite, leur nourriture adaptée et de qualité, la qualité de l’eau impeccable, l’éclairage et la température ajustés au rythme des saisons … pour envisager une ponte.

2. Collecter les œufs

La stratégie principale de reproduction des poissons (stratégie R) correspond à pondre des milliers d’œufs, régulièrement, pour que quelques larves atteignent le stade adulte. Les œufs pondus par les poissons mesurent moins d’un millimètre et la ponte a lieu en soirée.

Deux protocoles de collecte ont été mis en place. Le premier consiste à placer un dispositif de récupération des œufs sur les filtres des aquariums ciblés. Le second vise à mettre en place un ingénieux système incluant un filet à plancton pour collecter les œufs avant qu’ils ne rejoignent les systèmes de filtration.

3. Reproduire les paramètres physico-chimiques en quarantaine

Pour que les œufs viables collectés éclosent, il est indispensable de reproduire à l’identique les paramètres physico chimiques des bassins dans lequel les œufs ont été pondus. Ces paramètres incluent la température, le pH et la salinité. Les éclosions ont très souvent lieu aux premières heures du jour.

4. Assurer des productions de phytoplancton et de zooplancton

Durant les premières heures de vie, les larves puisent dans leurs réserves vitellines. Ces animaux mesurant environ 1,5 mm forment au bout de quelques heures leurs yeux et leur bouche, ils sont alors prêts à s’alimenter. Si la larve mesure 1,5mm, la taille d’ouverture de sa bouche est de 70 microns et par conséquent la taille des proies qu’elle doit avoir à disposition est égale ou inférieure à 60 microns. Pour se faire, l’équipe biologie de l’Aquarium maintient en permanence une culture de phytoplancton. Ce phytoplancton vient alimenter du zooplancton (des copépodes) qui se reproduit à son tour. Les jeunes copépodes forment l’alimentation des larves.

Succès récents

Parmi les réussites récentes de l’Aquarium, des sardines tropicales (première mondiale) ou des poissons ange à croissant (première européenne) ont vu le jour. Mettre en place ces protocoles alimente la science et permet de limiter le prélèvement dans le milieu naturel. Les Aquariums réunis en association à l’échelle nationale et à l’échelle européenne échangent leurs connaissances mais également les animaux nés de reproduction pour continuer à sensibiliser un grand nombre de visiteurs à la beauté et à la fragilité de l’Océan.

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